De nombreux malades atteints du myélome se posent ces questions à l’annonce du diagnostic : Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je malade ? Pourquoi ai-je ce myélome ? Qu’ai-je fait pour avoir cette maladie ? Mon myélome a-t-il un lien avec mon activité professionnelle ?

Durant de nombreuses années, aucune réponse ne pouvait être apportée à ces questions légitimes, argumentant que les causes de déclenchement d’un myélome (qui est positionné comme une maladie rare) sont multifactorielles. L’évaluation précise des cancers ayant une origine professionnelle était d’autant plus difficile. Des avancées récentes sont intervenues montrant qu’il pouvait exister un lien entre myélome et maladie professionnelle.

L’étude AGRICAN, menée depuis fin 2005 auprès de plus 180 000 affiliés de la Mutualité Sociale Agricole (répartis sur 11 départements français métropolitains) a permis de mettre en évidence des associations entre les expositions aux activités professionnelles agricoles et les pathologies cancéreuses. Pour cela, on a comparé, au fil du temps, le nombre d’individus développant la maladie parmi les participants exposés, au nombre d’individus devenus malades (parmi les participants non soumis à l’exposition étudiée).

De nouveaux résultats, concernant la période 2005-2015, ont été publiés en 2020.

Ces études réalisées sur des populations qui manipulent, ou sont en contact avec des pesticides régulièrement, ont montré que celles-ci étaient plus exposées aux six pathologies suivantes : lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique.

Au-delà, sur les 43 cancers étudiés, six apparaissent plus fréquemment dans la cohorte AGRICAN que dans la population générale. Parmi eux, le myélome multiple se retrouve avec 20 % d’excès chez les hommes et 21% chez les femmes par rapport à la période générale des départements.

Pour en savoir plus, consultez le bulletin 40 de janvier 2021, dossier « Les relations entre Myélome Multiple et pesticides » : Bulletin 40 – AF3M.

D’autre part, plusieurs malades du myélome (à la suite de longues démarches), ont obtenu récemment une décision favorable, afin que le caractère d’origine professionnel de leur myélome soit reconnu.


Ressources complémentaires :

  • Étude génétique des dysglobulinémies familiales (2007-2011)

L’objectif de cette étude menée par une équipe du Pr. Charles DUMONTET du CHU de Lyon est d’identifier les facteurs génétiques prédisposant aux dysglobulinémies familiales grâce à la mise en place d’une banque d’ADN. 

  • Questions / réponses abordées lors des webconférences des précédentes sessions du MOOC

Webconférence du 18 mai 2021

Raymond : Où en est la recherche sur le facteur de transmission familial par gêne ?

Dr TOUZEAU : des mutations rarissimes du gène DIS3 ont été retrouvées dans certains cas familiaux. Voir travaux du Pr Charles DUMONTET à Lyon : Etude-genetique-des-dysglobulinemies-familiales.pdf (af3m.org) .

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