Nous vous proposons ici de lire l’interview de Mme MORGANT-GRENONVILLE, Socio-esthéticienne en structure hospitalière. Dans cette interview, vous découvrirez à quoi correspond la socio-esthétique et en quoi celle-ci est importante pour les malades, afin de les aider à préserver leur image corporelle.

Anne-Fleur MORGANT-GRENONVILLE, présentez-vous !

Je suis Anne-Fleur MORGANT-GRENONVILLE, je suis esthéticienne diplômée d’État et Socio-Esthéticienne diplômée du CODES à Tours, première école de Socio-Esthéticienne avec le titre reconnu au Registre National des Compétences Professionnelles. J’exerce le métier de Socio-Esthéticienne depuis 2011 dans diverses structures hospitalières, médico-sociales et sociales.

Qu’est-ce qu’une socio-esthéticienne ?

La socio-esthétique est la pratique professionnelle de soins esthétiques auprès de populations souffrantes et fragilisées par une atteinte à leur intégrité physique, psychique ou en détresse sociale. Mon métier de socio-esthéticienne consiste donc à prodiguer des soins esthétiques aux malades pour leur redonner l’estime d’eux-mêmes.

J’adapte le soin esthétique à la problématique de la personne, pour remettre l’humain au cœur de son histoire. Je travaille sur l’estime de soi, le bien-être, mais aussi l’accompagnement de la douleur et la resocialisation. Il s’agit d’un travail en équipe pluridisciplinaire : avec les soignants, l’équipe paramédicale, les travailleurs sociaux, etc.

Cette profession existe surtout en milieu hospitalier et depuis une vingtaine d’années. La socio-esthétique s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Le bien-être n’étant pas une question de genre, le soin de socio-esthétique s’effectue auprès d’un public mixte, quels que soient son âge, ses croyances ou sa provenance géographique.

Le soin peut se faire en individuel, au chevet du bénéficiaire ou en cabine. Il peut se faire également en atelier collectif avec un groupe d’une dizaine de participants maximum avec une thématique commune.

Comment l’image de leur corps est-elle transformée chez les malades du myélome ?

L’image corporelle est modifiée par la maladie ainsi que par les traitements.

Les traitements multiples provoquent un assèchement de la peau, une modification de l’état cutané (brûlure par radiothérapie, sensibilisation de la peau avec la chimiothérapie, par exemple). L’annonce de la maladie, les traitements parfois lourds, les hospitalisations, la douleur sont autant de facteurs qui peuvent être à l’origine d’un mal-être moral.

Comment la socio-esthétique aide-t-elle à préserver son image corporelle ?

La socio-esthétique aide à préserver son image et son intégrité physique par une prise en charge globale : on pratique la socio-esthétique dans une continuité de soins médicaux. L’écoute active, les conseils, la détente, les soins apportés à la peau, les échanges lors d’ateliers collectifs sont des outils efficaces pour retrouver son humanité dans le parcours de la maladie.

La socio-esthéticienne peut intervenir directement au sein du service, auprès d’une association ou encore d’un organisme privé. Elle est rémunérée par l’organisme. Le soin doit être complètement gratuit pour le bénéficiaire afin d’éviter toute exclusion économique. L’accompagnement dans la maladie ne doit pas être fonction du statut social. En retrouvant des sensations agréables par son corps qui était à l’origine de souffrance, la personne se retrouve dans son intégrité physique et psychique pour mieux appréhender les traitements, les effets secondaires, les relations avec son entourage et la guérison.

 Où trouver des consultations de socio-esthétique ?

Pour trouver de l’information sur la socio-esthétique, vous pouvez aller sur www.socio-esthetique.fr qui est le site de l’école CODES, dont je viens. Vous trouverez les coordonnées de socio-esthéticiennes en allant sur le site de l’association de socio-esthéticiennes CODES d’Ile de France : http://tact-il.fr/  et en allant sur le site www.socio-esthetique.fr pour retrouver les associations de socio-esthéticiennes CODES dans toute la France.

Alors, n’hésitez pas à en parler à votre oncologue et à regarder ce qui est proposé aussi dans les maisons et les associations de patients.

Voilà, j’espère que ces informations vous auront permis de comprendre que l’on peut se réconcilier avec l’image de soi, lorsque celle-ci est altérée par la maladie et que prendre soin de soi est très important pour garder son moral et ainsi améliorer sa guérison.

Pour consulter l’article “Travailler le corps pour apaiser l’esprit” à la page 8 du bulletin 47 de septembre 2023, cliquez sur le lien suivant.

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